Quels symptômes ?

Les symptômes sont plus ou moins marqués, parfois très subtils et banals ils passeront inaperçus, parfois sévères ils évoqueront fortement un SAOS. Mais dans tous les cas ils devront conduire à un examen du sommeil. En effet les enregistrements du sommeil sont les seuls actuellement à permettre un diagnostic de certitude.

L’association plus ou moins complète des signes suivants est évocatrice :

  • Ronflements sonores et fréquents (plusieurs nuits par semaine ou toutes les nuits) avec parfois des arrêts respiratoires constatés par l’entourage avec une reprise respiratoire bruyante.
  • Somnolence diurne excessive ou sommeil non réparateur
  • Fatigue, surtout matinale
  • Insomnie
  • Sensation de suffocation nocturne ou d’étouffement
  • Se lever plusieurs fois la nuit pour uriner (nycturie)
  • Trouble de la libido
  • Trouble de l’humeur et de la mémoire
  • Pathologies médicales sévères associées :
    • Hypertension artérielle
    • Diabète de type 2
    • Trouble du rythme cardiaque (fibrillation auriculaire)
    • Insuffisance cardiaque
    • Accident vasculaire cérébral

Le syndrome d’apnées du sommeil existe à tous les âges.

Chez l’adulte il est plus fréquent autour de la cinquantaine et plus chez l’homme que chez la femme.

Chez l’enfant il est le plus souvent lié à des grosses amygdales et végétations qu’il faudra opérer après avoir fait le diagnostic par enregistrement du sommeil. Chez l’enfant il peut se traduire par une agitation excessive dans la journée au lieu d’une somnolence.

Principales causes  de somnolence diurne en dehors d’un SAOS

  • Insuffisance de sommeil : très fréquent
  • Dépression (en fait plus souvent une plainte de « fatique »). La dépression est fréquemment associée au SAOS
  • Troubles du rythme veille-sommeil (avance de phase : fréquente chez les personnes âgées, ou retard de phase : fréquent chez les adolescents et jeunes adultes)
  • Somnolence d’origine médicamenteuse : fréquent
  • Somnolence par pathologie de l’éveil (Narcolepsie-Cataplexie)
  • Somnolence par pathologie du sommeil (Hypersomnie idiopathique)

Somnolence et conduite d’un véhicule

La Somnolence Diurne Excessive (SDE) est une inaptitude à la conduite automobile quelle qu’en soit la cause, aussi bien pour les permis de véhicules groupe léger que groupe lourd. C’est la commission du permis de conduire qui prend la décision en s’appuyant sur l’avis du médecin qui prend en charge la somnolence.

Une personne traitée pour un SAOS peut conduire si la somnolence est efficacement traitée.

Groupe léger : Une compatibilité à la conduite automobile est donnée pour un an après avis clinique. La reprise de la conduite peut se faire 1 mois après l’évaluation de l’efficacité thérapeutique. Contrôle tous les ans.

Groupe Lourd : La disparition de la somnolence devra être validée par un bilan clinique et un test de maintien de l’éveil (test qui se fait sur une journée pleine en centre de sommeil). La reprise de la conduite peut se faire 1 mois après l’évaluation de l’efficacité thérapeutique. La compatibilité à la conduite est donnée pour 6 mois.

Evaluation de la somnolence diurne par le Test de maintien de l’éveil ou TME

Ce test est exécuté sur une journée. Il consiste à explorer la capacité qu’a une personne à rester éveillée dans une circonstance monotone. Il est le test principal pour apprécier l’efficacité d’un traitement sur l’amélioration de la somnolence. On demande au patient de rester assis sur un fauteuil sans rien faire et sans s’agiter pendant 40 minutes. Quatre à 5 tests sont exécutés dans la journée. Deux heures séparent chaque début de test. Entre les tests le patient est libre mais est surveillé car la consigne est de ne pas s’endormir entre chaque test et donc de résister au sommeil. Au total le patient ne doit pas dormir de toute la journée.

Le résultat est le délai moyen d’endormissement au cours de 4 ou 5 tests. La valeur de 40 minutes traduit l’absence d’endormissement aux 4 ou 5 tests effectués. Les résultats seront toujours appréciés en association aux données cliniques.